Le rôle de la femme dans l’islam a fait l’objet de nombreuses discussions et malentendus à travers les âges. Un aspect de ce rôle qui est souvent mal interprété est celui du tutorat de la femme. C’est un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre. Pourtant Allah azawajal nous a tout enseigné au travers du Coran et de la Sunnah.
Dans cet article, nous essayerons de vous éclairer quant à ce sujet, indispensable pour la bonne compréhension de la religion et la réalisation du contrat de mariage.
Vous trouverez en fin d’article une compilation des différentes paroles de nos savants sur le sujet.
Le Fondement du Tutorat de la Femme
Le concept de tutorat de la femme en Islam repose sur des bases religieuses solides. Il est souvent associé à l’idée que l’homme est le protecteur et le responsable de la femme, mais il est essentiel de comprendre que cela ne signifie pas l’infériorité de la femme. Au contraire, cela implique la responsabilité de l’homme de prendre soin et de protéger sa famille.
La source principale de cette idée se trouve dans le Coran, dans la sourate An-Nisa (4:34), où il est dit : « Les hommes ont autorité sur les femmes en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. »
Il est important de noter que l’autorité mentionnée ici ne signifie pas la domination tyrannique, mais plutôt la responsabilité vis-à-vis de la famille.
Le Tutorat de la Femme dans la Pratique
Dans la pratique, le tutorat de la femme en Islam se manifeste de plusieurs manières :
Responsabilité financière : Selon les principes islamiques, l’homme est responsable de fournir un logement, de la nourriture et des besoins essentiels pour sa femme et sa famille. Cela repose sur le concept de nafaqah, ou soutien financier.
La preuve établissant cela est ce que les deux Imam, Al-Boukhâri et Mouslim, et d’autres ont rapporté par l’intermédiaire de ‘Â’icha رضي الله عنها qui a dit :
« Hind رضي الله عنها a dit au Messager صلَّى الله عليه وسلَّم : “Ô Messager d’Allâh, Aboû Soufyâne est un homme avare. Il ne nous donne pas à moi et à mes enfants ce qui nous suffit sauf ce que je lui retire sans qu’il ne le sache.”
Le Messager صلَّى الله عليه وسلَّم répondit : “Prends de façon raisonnable ce qui te suffit à toi et à tes enfants.” » Rapporté par : Al-Boukhârî (5364), Mouslim (1714).
Protection et sécurité : L’homme est également chargé de la protection de sa femme et de sa famille, aussi bien sur le plan physique que moral. Cela inclut la défense contre tout préjudice ou danger.
{Et comportez-vous convenablement envers elles.} [An-Nissa (4), v. 19]
Prise de décision commune : Bien que l’homme soit considéré comme le chef de famille, il est également encouragé à consulter et à prendre des décisions importantes en collaboration avec sa femme. La prise de décision commune est un aspect essentiel de la vie de famille en Islam.
Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم écoutait ‘Â’icha رضي الله عنها qui lui racontait l’histoire des onze femmes qui se sont réunies et se sont engagées à ne rien cacher des histoires de leurs maris, comme on le trouve dans le hadith d’Oumm Zar‘. Il صلَّى الله عليه وسلَّم est resté à l’écouter sans se lasser. Rapporté par : Al-Boukhârî (5189) et Mouslim (2448), d’après ‘Â’icha رضي الله عنها.
L’Égalité des Sexes en Islam
Il est essentiel de souligner que le concept de tutorat de la femme en Islam ne signifie en aucun cas une infériorité de la femme. Les enseignements islamiques insistent sur l’égalité fondamentale des êtres humains, hommes et femmes, devant Dieu. Les hommes et les femmes sont égaux en termes de mérites spirituels et de valeur intrinsèque, cependant chacun à un rôle qui lui est propre.
Le tutorat de la femme est avant tout une responsabilité donnée à l’homme pour garantir le bien-être de la famille et la protection de ses membres. Il ne s’agit pas d’une justification pour la domination masculine, mais plutôt d’un rappel des devoirs et des responsabilités mutuelles au sein de la famille.
Conclusion
Le tutorat de la femme en Islam est souvent mal compris et interprété comme une inégalité des sexes. Cependant, il repose sur des principes religieux solides qui visent à garantir la sécurité, le bien-être et la protection des membres de la famille.
Il est essentiel de le comprendre dans son contexte et de reconnaître que, selon l’islam, hommes et femmes sont égaux en dignité et en valeur devant Dieu ; tout en ayant chacun leurs propres droits et devoirs dans le contexte du mariage par exemple.
Le tutorat de la femme est une manifestation de la responsabilité partagée au sein de la famille, où chacun joue un rôle essentiel pour son équilibre et sa stabilité.
Retrouvez ci-dessous les preuves et différentes fatwas de nos savants.
Qu’Allah nous accorde une science bénéfique et profitable, ainsi que sa mise en application.
Paroles de nos savants
La femme peut elle se marier sans tuteur ?
D’après ‘Aicha (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Il n’y a pas de mariage sans tuteur et le dirigeant est le tuteur de celle qui n’a pas de tuteur ».
(Rapporté par Ahmed et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°7556)
Et dans un autre hadith similaire, le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Il n’y a pas de mariage sans tuteur et sans deux témoins justes ».
(Rapporté par Al Bayhaqi et authentifié par cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°7557)
La femme divorcée ou veuve peut elle se marier seule ?
SHeikh Faisal Ibn ‘Abdel-‘Azîz Âli Moubârak résume que la parole :
« Pas de mariage (pour la femme) sans tuteur » est une négation faisant référence soit à l’essence de la Législation soit à l’authenticité (de l’acte).
Et de ce fait, le mariage sans tuteur est caduc comme le montre clairement le hadîth de ‘Aisha à savoir :
« Quand la femme se marie sans l’autorisation explicite de son tuteur, son mariage est caduc, son mariage est caduc. »
Et ceci est l’avis adopté par la majorité des gens de science qui disent : « N’est pas authentique le contrat de mariage sans tuteur. »
Ibn Moudhir dit : « Sur cela, il n’est pas connu qu’un seul des compagnons du Prophète contredise cet avis. »
En somme, la femme ne doit donc pas se marier seule sans tuteur quelle que soit la situation, comme l’a dit SHeikh Sâlih al-Fawzân dans son commentaire du hadîth.
Et si la femme constitue un contrat de mariage sans tuteur, sont mariage est caduc. Ceci est l’avis de la majorité des gens de science.
Qui sont les tuteurs de la femme ?
“Les gens prioritaires dans la tutelle de la femme pour le mariage sont :
son père,
ensuite le père de son père (grand père de la femme)
et ainsi de suite en montant dans la filiation ,
ensuite son fils et ainsi de suite en descendant dans la filiation ,
ensuite son frère de sang (à la femme) ,
ensuite son frère du côté du père ,
ensuite les proches de ceux-là parmi les catégories dans l’ordre de l’héritage ,
ensuite le chef d’autorité, et le remplace le juge de la loi Islamique .”
En bref, la tutelle revient au juge dans le cas où elle n’a pas de tuteur parmi sa famille.
https://ferkous.com/home/?q=fr/fatwa-fr-424
Désormais, que faire si les tuteurs de la femme sont loin d’elle ?
« La chose est simple, elle en informe son tuteur par téléphone ou via boîte mail et il chargera quelqu’un parmi les musulmans sur place pour contracter son mariage s’il n’a pas la capacité d’être présent. »
Veillez à bien écouter la parole du cheikh afin de bien comprendre le contexte de la fatwa.
Puisse cette science vous être bénéfique, ainsi qu’à nous-même.